samedi 8 juin 2013

Reste un peu




Reste un peu, encore, volupté précieuse
Incertitude piquante et malicieuse
Reste un peu cette nuit, trouble émouvant
Logé au creux des désirs fuyants
Reste et redonne-leur le souffle vital
L’espoir qui à mon soir est crucial
  
Cette chaleur à la saison des coquelicots
Sous l’odeur du jasmin qui fleurit dans mes mains
Le vin qui coule sur l’Isle au bord de l’eau
Le cliché volé sur un lit de satin

Reste un peu encore ambiance enivrante
Reste et coule le long des heures tardives
Déploies tes ailes et enveloppe moi vivante
Reste et résonne dans mes heures avides

Jusque dans mes ombres, sous mes soleils sombres
Éclates mes dépôts de lie, perturbe mes nuits
Courbes mes reins et mes mains jusqu'à rompre
Cette croute de sel du désert où je vis





Photo : Janick ericksen  http://www.janickericksen.com/?page_id=84




mardi 12 février 2013

Rosette







petit bout de femme 
je t'allume une flamme 
un bout de chandelle 
qui se consume 
et trace une parallèle 
invisible et commune,
votre fin imminente

petit bout de femme 
on sait ce qui se trâme 
tu vas te faire la belle
par delà la lagune
avec tes robes à dentelles,
tes frisettes prunes
et ta démarche lente

petit bout de femme 
pour que s'élève ton âme 
cette chandelle scintille 
dans un monde invisible
de pas à trépas, vacille 
et t'accompagne imperceptible
vers des heures permanentes

samedi 12 janvier 2013

dimanche 30 décembre 2012

rompre

rompre le jour, rompre la nuit
ne plus connaitre le reflet
ne plus connaitre de répits 
tout dévaster et renverser

rompre l'image et l'alibi
ne pas omettre la vérité
ne pas omettre l'interdit 
fracasser tours et cavaliers

rompre sans silence, rompre sans bruit 
ne plus connaitre de justice
n'avoir plus une once de crédit
rompre l'allégeance et le dénis 

exploser le cristal de nos futures noces
rompre la syntaxe et le désordre 
cramer le cocher et le carrosse
rompre tout plutôt que tordre 







lundi 24 décembre 2012

24 décembre au soir



Lumières douces orangées et chaleureuses

Ambiance de paix et de sérénité

En ces réunions familiale ou amoureuse

Que vous enveloppe l'amour de vos aimés.








                                                                                     Une bonne soirée à tous






lundi 17 décembre 2012

coquille de noix

Je sais, le bateau file droit et je lisais " la peste" d'Albert Camus avec le rats embarqués pour passer le temps. C'est dire combien nous n'étions pas en galère, rien d'insalubre pour ces bestioles avides de misère. Je ne quitte donc pas le navire avant qu'il ne coule, je saute du catamaran et me prends la quille dans la tête... tu me regarde couler en disparaissant à l'horizon, çà, ça sonne juste.
Je trouve l'eau glacée, il y a des requins qui me tournent autour, et parfois quelques sirènes, mais je n'en veux pas et j'aime pas le requin ! J'entends au loin un sonar ou bien est ce un électrocardiogramme, je ne mange pas, je n'aime pas l'eau d'ici, elle est trop salée, je suis remontée à bord d'un rafiot ou il n'y à qu'une vieille piquette et des cigarettes, il y a de la poussière partout et mes draps sentent le renfermé parce qu'il n'y a pas de douche pour se laver... je ne l'ai pas trouvé, je ne l'ai pas cherché... je sombre. Depuis je suis d'humeur chagrine, il semblerait que je déprime... Je sais pas à quoi je pensais quand...
Mais tu étais sur une coque alors que j'étais sur l'autre et se rejoindre nécessitait de sacrés pirouettes qui me fatiguaient...qui me rendaient triste. Chaque retrouvailles étaient l'amorce d'un départ, les escales n'étaient guère envisageable ensemble, pendant que tu jetais l'ancre je ramais et lorsque je trouvais le repos tu t'escrimais en cuisine ou en préparation de futurs épisodes de ta coquille... à croire que nous n'étions pas sur le même bateau... Ce que j'aurais aimé fut d'être sur un simple voilier ou ensemble nous aurions tenu le gouvernail, tiré les voiles et écoper à l'unisson de ta gaité éternelle pendant opposé de mon pessimisme légendaire... un coup de siroco reptilien me fit choir en délicate posture moi qui ne sais plus ramer seule, ni dormir, ni manger, ni vivre.





vendredi 14 décembre 2012

maison en démolission




c'est une maison sur Montpellier qui va bientôt être détruite
3 anciens tagueurs en semi retraite y ont exprimé leur art






passant en revue ce que fut leur jeunesse, le rapide passage sur les bancs d'école, la télé, le skate, et les supers héros




leur vision de la société




et des flics qui les ont plus d'une fois attrapés






le génie de la cafetière

Sur une idée de Mimi-Pinson




 

La famille débarque ce soir à la maison, va falloir astiquer un peu parce qu'entre les travaux et ma feignantise y'a du boulot! Ils auraient pu prévenir un peu avant quand même, suis prise au pieds du mur et je déteste ça ! Du coup j'ai du annulé mon badminton avec les copines, et pour demain pas d’esthéticienne ni de natation, adieu ma séance de bronzage !!! j'vous jure ! on choisi ses amis, on subit sa famille !!
- ça va chérie?
- oui oui .. ( oups je sais pas si j'ai pas parlé un peu à haute voix ... ) Je fais du ménage pour l'arrivée de la " familleaugrandcomplet " !!!
- oui c'est cool qu'ils vienne ça fait longtemps qu'on les a pas vu !!
- ( ben c'est pas plus mal! pas envie de voir ces bouseux... ) oui oui, c'est vrai!
je commence par la vieillerie de cafetière de grand-mama ressortie du placard pour l'occase, et je vais la faire chauffer, je vais avoir besoin d'en boire des tonnes!!! De nerf j'astique, je frotte, je frotte, je frotte et là .... une fumée bleuâtre sort du bec et se matérialise devant moi une tête avec des drôles de cornes sur la tête et une boucle d'oreille énorme en or !!
- je suis ton génie tu as droit à 3 voeux !!
- coooooooooooooooooooool !!! ( je rêve !! ) tu rigole !!!!
- je suis ton génie, tu as droit à 3 voeux
 - bon, alors je veux :  - être belle...  - être intelligente...
- être moins égocentrique dit ma compagne en imitant ma voix !!






lundi 10 décembre 2012

l'histoire

Il y avait sur la table une théière en fer et deux mugs de couleurs différentes. Je pense qu'il n'y a pas de café dans cette maison. Les cendriers étaient vides et nettoyés, le porte encens faisait son travail et par terre aucune traces de cendre... J'avais décider de prévoir une visite hebdomadaire afin de maintenir le lien et parce qu'à ma proposition, j'avais deviné l'esquisse d'un sourire et un léger affaissement des épaules... ce que je pris pour un oui. Ce n'est pas le genre de personne qui demande. Mais de celle qui apprécie. J'étais plantée devant un miroir datant d'au moins deux siècles et je senti dans mon dos son regard patient sur moi.
" il vient du couvent de St Joseph en Ardèche. Ma tante comme ma grand tante y ont fait leurs voeux. J'y ai, pour ma part passé tous mes étés de cinq ans à .... quinze, seize... Mes parents ne pouvaient pas s'occuper de moi durant cette saison pris par leurs travail."
elle s’assit dans un club usé et pris son mug, plongeant son regard qui se noya bien au delà du thé.
" ils n'ont eu de temps pour aucun de leurs trois enfants. Et encore, j'ai eu de la chance moi, je n'ai pas fait le yoyo entre pension et colonie comme mes ainés. mais il n'empêche... il ont trouvé une solution déculpabilisante : nounou dans le village en période scolaire et le couvent chez ma tante l'été... c'était, il pensait, moins dur. Je ne leur en veux pas. Ils ont fait ce qu'ils pensaient être le mieux pour moi et pour eux.
Alors je suis arrivée dans cette maison, ici, à deux mois et demi. Et j'y suis restée jusqu'à ce que je puisse restée seule chez mes eux, sans surveillance.
mais je revenais régulièrement car ma nounou était comme une grand-mère ou une tante. Je l’appelais tata Rosette. J'étais un peu son dernier enfant. Et je me sentais chez moi chez eux. C'était comme ma deuxième maison. Je passais pour le gouté, le week-end, pour mon anniversaire j'avais toujours une pièce ou un petit cadeau. Elle n'était pas très riche, son mari, tonton Roland faisait des petits travaux de maçonnerie et l'argent ne coulait pas à flot. Mais il y avait de l'amour, de l'intérêt, du temps accordé. On partait avec ses enfants et ses petit enfants dont j'avais que quelques années de plus à la pêche des journée entière, on faisait des ricochets avec les plus plats galets que l'on trouvait sur le bord de rivière... c'était une famille unie, soudée ou chacun avait sa place, un clan dont chacun était responsable de l'autre et où les décisions se discutait, les avis s’échangeait... "
Elle se lève pour chercher un cendrier plus grand, celui sur la table est presque plein déjà...
" sacrée femme de ménage... où me les a-t-elle encore fourrés ...? Rhaaa ... ha en voila un ! "
Ses doigts jaunis écrase un mégot et se dirige vers le paquet.
"Je suis revenue quelques fois en visite au hasard de ma vie... Roland est mort, la vielle femme résistait, impassible face aux temps, elle était arrière grand-mère et se maintenait dans son quotidien ordinaire entre ses courses à l'épicerie du village, les enterrements de copain de classe et sa petite famille qui grandissait avec quelques divorces, tracas, naissances etc etc ...  et puis un jour je trouvais régulièrement les volets fermés, la porte close... j'ai demandé donc des nouvelles à son fil ...
Rosette était malade, âgée, elle faisait des chutes à répétition et pour éviter le drame son fil l'a prise chez lui. Elle était heureuse de me revoir et me posait un tas de questions sur moi mes affaires, ma famille, mes amours ( mes amis, mes amours, mes emmerdes en d'autres termes ! ) et je répondait en criant, elle avait perdu l’ouïe au passage...
Lors d'une visite je lance la proposition : si vous vendez dites moi, je serais peut-être intéressée. Deux mois passent et un mot manuscrit dans la boite au lettre, à l'écriture polie et ancienne me demande d'appeler un numéro car Tata Rosette est d'accord pour vendre. L'affaire se discute rapidement et se conclue en famille.
J'ai appris plus tard qu'elle ne voulait pas vendre la maison de ses ancêtres a moins que ce soit un de ses petits enfants qui la rachette ou moi ...
alors je m'y suis installée, c'est devenu rapidement mon repère, mon antre, mon musée familial, mon musée tout court avec ces antiquités du siècle dernier "

Comme quoi, on peu trouver famille ailleurs que celle du sang... ça ferait une belle histoire à raconter aux petits enfants... mais je ne savais même pas si elle en avait un







dimanche 9 décembre 2012

ani-ana-thème-thése




Je souffle sur les braises sans espoirs de brasier, 
pour contrer l’antithèse et pour me rassurer. 
Loin de toutes ces foutaises, j'avais passé l'été 
sur les toits du malaise que j'avais renié. 
Sachant où le bas blesse j'avais tout expié, 
subissant l'anathème que je m'étais imposé.
Mais les braises sous les cendres n'avaient pas disparues 
et comme d'un méandre dont on ne revient plus, 
des fumées ascendantes ton image apparue. 
Que vais je donc bien faire de ce feu rougeoyant 
à l'heure où tu t'affaire à aller de l'avant 
cherchant d'autres repères que mon nord impuissant
à pouvoir satisfaire tes désirs aimants.






lundi 3 décembre 2012

la cassserole brule

Je voulais un café! il me fallait un café !!!
Le premier bar fera l'affaire. Je m'y jette, atteints le comptoir entre deux clients et commande à la serveuse
un expresso. Le mec de droite lit un journal et mes yeux tombent sur la page des faits divers où quelques mots attirent mon regard : vielle femme seule retrouvée dans sa maison de village dans un état de décompo.......
Je fais immédiatement demi tour jetant deux pièces pour un café non bu, je saute dans ma voiture garée à la sauvage sur un passage clouté et roule... et réfléchi : depuis combien de temps ne lui ai je pas rendu visite?
un mois, deux... il faisait tellement chaud la dernière fois... c'était donc en été... on attaquait le dernier mois de l'année... pfff trop longtemps... assez de temps pour une décomposition avancée.
Je tambourine à la porte. Le voisin de gauche qui vit la moitié de l'année dehors me regarde impassible... Les villages d’aujourd’hui sont tout autant dénué d’intérêt et de solidarité que les villes.. pourrait me dire cet abrutit si il s'est passé quelque chose et s'il n'est pas utile de me saigner les poings pour rien au lieu de fumer en silence !
Pas de courriers dans la boite à lettre... quelqu'un aurait déjà fait le nécessaire auprès des services de la poste ...? Possible... mais si le journal est du jour, la découverte du corps remonte à trois jours max... et faut pas s'attendre à ce que les autorités aient déjà mis en place cela.... non peu probable!
Je vais demandé à cet apôtre s'il sait quelque chose. Après trois pas me rapprochant de lui j'entends un loquet de porte se retirer et un " qu'est ce que c'est ?  " transpercer le vieux bois.
C'est bien elle, là derrière sa porte... je suis soulagée!!!
Mais que vais je lui donner comme excuse? la réalité est touchante, mais je ne suis pas sure que la personnalité de mon interlocutrice trouve sa " tellement trop mignon!!" Ce n'est pas vraiment son genre. il me faut trouver quelque chose à dire...
" hé bien...? vous me pensiez morte pour faire un tel raffut..? pour sur je ne pouvais que me réveiller!!! Je vous en remercie, j'avais de l'eau sur le feu !! C'est tout juste! Voulez vous un thé? je rajoute un peu d'eau car il n'en reste guère... je ne sais pas si les casseroles vides restées trop longtemps sur un flamme peuvent prendre feu...? "
... ok! faute de café je prendrais un thé !




jeudi 29 novembre 2012

Quelques mots pour Elle




              Tu vois j'aimerai que tu sois là ce soir... que tu me demande à quoi je pense et qu'à mon " à rien " tu souris, comme ça, " pour rien " et que nos riens nous unissent, nous réunissent. 
              Avec toi c'était une présence omniprésente, une ombre à mon tableau, comme deux dessins qui se ressemblent, deux silences qui se confrontent et s'apaisent, deux esprits qui se savent et se taisent.

               Mais tu as perdu confiance et tes, à ce jour, " à quoi tu penses" seraient inquisiteurs et mes " à rien" seraient inquiétude masquée et tes sourires faussés et nos craintes nous réuniraient, nous éloigneraient. 
               Avec toi je serais toujours pour toujours une incertitude présent, une ombre à ton tableau comme deux présences qui se testent en permanence, deux tempêtes au bords de falaise, deux esprits en guerre que rien n'apaise.




vendredi 23 novembre 2012

Gueule au cube



 

Je ne buvais pas pour faire la fête, non Madame, ne vous déplaise, je ne buvais pas non plus par gout de ces délicieux breuvages mais pour me noyer, imbiber mon esprit, rompre les connexions neuronales, oublier ce que je suis et me bourrer la gueule !
Vous avez pénétrez l’antre d’une âme perdue attirée par les frasques, les beaux mots d’esprit. Vous avez trouvé le lieu charmant et l’hôte tout autant, le charisme, une certaine attirance physique, un joli cul et une belle gueule.
Mais l’araignée se fait parfois bouffée par un congénère plus vorace et plus subtile et, après vous comme avant ce ne sont que des râles qu’entendent mes murs comme un loup au milieu de la nuit, je me transforme et, à la lune présente ou pas, je gueule
Ce qui ne se voit pas à l’œil nu sous les stras et le maquillage, les regrets et la malséance cachée, les rebus que les éboueurs ne prennent en charge, les certitudes, les espoirs passés, le maque de courage qui sans crier gare vous reviennent en pleine gueule.


                                                                                                 18 novembre 2012         

vendredi 24 août 2012

Les pessimistes vivent.



Ne le dites à personne mais je ne suis pas heureuse... Les gens aiment le malheur des autres et je ne veux faire ce plaisir à quiconque ! "

Elle étira son long bras maigre vers le cendrier et laissa tomber deux centimètres de cendre à coté. Sans se soucier du détail continua sur un ton monocorde :

" Il est si simple d'être heureux... chacun dit y aspirer mais ce ne sont au fond que des miséreux qui ne voient pas la soleil briller ! "

Je trouvais cette phrase tellement basique ! A en rester bouche baie, l'air vague essayant de faire le rapprochement entre elle et "eux"...

" C'est ce qui me rend triste !"

"Si chacun s'occupait de son lot sans jalouser, sans attendre des autres, il aurait suffisamment de temps pour développer, entretenir son propre bonheur..."

" Au lieu de ça il guette, espionne, se questionne sur la vie de son voisin... et perd son temps ! "

" Savons-nous seulement si nous aurons une seconde chance...? Avons-nous 7, 3 ou 1 seule vies..? Les frileux espèrent, les pessimistes vivent !! "

Le filtre dégageait une mauvaise odeur. Sa main suivie le regard fixé sur un paquet de Pueblo " sans additifs" pour mourir de mort saine. L'autre planta le filtre noircissant en bannière victorieuse mais éphémère des précédents mégots agglutinés dans un espace devenant réduit, transformant le cendrier en hérisson.

Je jetai un œil alentour... une pièce chichement meublée décorée avec gout, des bougies, de l'encens dont l’incandescence laissait des traces de ci de là, quelques plantes verdoyantes et expansives... j'étais dans une grotte, un cocon... un refuge!

" Le plus grand secret du bonheur est d'être bien avec soi disait Bernard de Bovier de Fontenelles "

"Un brin de nature, des senteurs agréables, des musiques légères qui chacun à leur façon transportent l'âme et le monde peut vaciller, se quereller, se déchirer derrière ma porte, ... ici c'est mon antre ! "  

Je refermai un moment après ladite porte laissant derrière cette femme sans âge, au corps maigre mais tellement plein de savoir, de réflexion... Je détourna mes yeux d'un regard curieux à la fenêtre de l'étage de la maison voisine, évita une voiture pourchassée par celle de flics sirènes hurlantes et rentra finalement à pieds après avoir fait le tour du quartier à le recherche de ma voiture  certainement volée, sous un soleil de plomb... jaune or... royal en son ciel et si peu considéré !!!



lundi 30 juillet 2012

La pierre glacée

J'ai mon avenir en face de moi et je me tétanise.
J'ai mon avenir en face et je ne peux plus bouger. Je ne suis même pas crispée, ni tendue, juste dans l'incapacité de faire le moindre mouvement. Je me suis assise il y a cinq minutes, pas plus, sur ce siège confortable et je sens mon corps se raidir. Elle est là assise, droit devant, belle, enthousiaste avec une fragrance subtile, une aura qui m'attire mais je ne peux pas bouger... et c'est mon avenir que j'ai en face !
Mes yeux sont rivés sur elle, sur sa bouche, son sourire et je mémorise inconsciemment ses expressions, ses attentes à l'écoute de l'autre, je capte son analyse et me connecte à sa pensée, mise sur le rouge impair, comme un jeu de hasard, une chance d'être en accord avec quelqu'un... what else..?
Mais mes yeux ont du mal à la suivre. Pas qu'elle bouge trop vite, ILS vont lentement...  et ce froid dans le dos, tout le long de la colonne vertébrale alors qu'il doit faire 30°) dans ce patio en pleine nuit. Puis soudain je perds totalement ma cible de vue, mon avenir enveloppe mon point de mire, se diffuse tout autour mais je ne peux plus verrouiller, je n'ai aucun controle, je tente, je force, me crispe mais je ne maitrise plus rien !
Elle s'en rend compte... me parle, se penche vers moi, me fais signe de la main, s'inquiète, son sourire s'éteint, me rappelle, se lève, s'approche... pose une main sur ma cuisse, je ne sens rien, m'appelle, pose une main sur l'épaule opposée, me questionne, se place dans ma ligne de mire... je me plonge dans son regard vert, y cherche un réconfort, y lance un appel, y dépose mes espoirs, y lâche quelques craintes, y capte quelques images sensuelles... mais je sais, je sens que mon visage n'exprime rien... elle se redresse, se tourne à demi, répond à d'autre personne autour, me secoue, ouvre de grands yeux, bouche baie, me secoue à nouveau, mon corps fait bloc, ma cuisse se durcie, mes maxillaires se crispent, ma peau se tend, je deviens pierre, elle se met à genou, prend ma tête entre ses mains, mon avenir me fait face, plongeant à nouveau son regard dans le mien, je sens ma respiration s'atténuer, le froid me glacer, je deviens glace, pierre glacée... et je pars lentement au fond de ses pupilles chercher le souffle de vie qu'il me manque à cette heure, étreindre ce corps de l'intérieur et comprendre qu'il n'est jamais trop tard tant qu'il est ...



Un serpent venimeux avait trouvé le siège, avant moi, tout autant confortable .