lundi 30 juillet 2012

La pierre glacée

J'ai mon avenir en face de moi et je me tétanise.
J'ai mon avenir en face et je ne peux plus bouger. Je ne suis même pas crispée, ni tendue, juste dans l'incapacité de faire le moindre mouvement. Je me suis assise il y a cinq minutes, pas plus, sur ce siège confortable et je sens mon corps se raidir. Elle est là assise, droit devant, belle, enthousiaste avec une fragrance subtile, une aura qui m'attire mais je ne peux pas bouger... et c'est mon avenir que j'ai en face !
Mes yeux sont rivés sur elle, sur sa bouche, son sourire et je mémorise inconsciemment ses expressions, ses attentes à l'écoute de l'autre, je capte son analyse et me connecte à sa pensée, mise sur le rouge impair, comme un jeu de hasard, une chance d'être en accord avec quelqu'un... what else..?
Mais mes yeux ont du mal à la suivre. Pas qu'elle bouge trop vite, ILS vont lentement...  et ce froid dans le dos, tout le long de la colonne vertébrale alors qu'il doit faire 30°) dans ce patio en pleine nuit. Puis soudain je perds totalement ma cible de vue, mon avenir enveloppe mon point de mire, se diffuse tout autour mais je ne peux plus verrouiller, je n'ai aucun controle, je tente, je force, me crispe mais je ne maitrise plus rien !
Elle s'en rend compte... me parle, se penche vers moi, me fais signe de la main, s'inquiète, son sourire s'éteint, me rappelle, se lève, s'approche... pose une main sur ma cuisse, je ne sens rien, m'appelle, pose une main sur l'épaule opposée, me questionne, se place dans ma ligne de mire... je me plonge dans son regard vert, y cherche un réconfort, y lance un appel, y dépose mes espoirs, y lâche quelques craintes, y capte quelques images sensuelles... mais je sais, je sens que mon visage n'exprime rien... elle se redresse, se tourne à demi, répond à d'autre personne autour, me secoue, ouvre de grands yeux, bouche baie, me secoue à nouveau, mon corps fait bloc, ma cuisse se durcie, mes maxillaires se crispent, ma peau se tend, je deviens pierre, elle se met à genou, prend ma tête entre ses mains, mon avenir me fait face, plongeant à nouveau son regard dans le mien, je sens ma respiration s'atténuer, le froid me glacer, je deviens glace, pierre glacée... et je pars lentement au fond de ses pupilles chercher le souffle de vie qu'il me manque à cette heure, étreindre ce corps de l'intérieur et comprendre qu'il n'est jamais trop tard tant qu'il est ...



Un serpent venimeux avait trouvé le siège, avant moi, tout autant confortable . 

 

4 commentaires:

  1. je ne sais me commenter... mais pour un premier re-jet, une reprise plutôt, je la trouve sympa cette histoire... un peu navrante mais sympa!

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  2. Le ressenti d'avoir son avenir en face de soi est toujours assez "sympa" en même temps qu'angoissant.. that's life ! ;)

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  3. oui mais à ce point !!! devait bien y avoir quelque chose de louche ..... :)

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  4. L'avenir vu de trop près, d'abord çà fait loucher et ensuite çà se confond trop avec le présent.. hum

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